Cicatrices et postures

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À la suite d’une blessure, une éraflure ou une intervention chirurgicale, le corps humain entreprendra le même processus : la cicatrisation. Influencée par divers facteurs, cette cicatrisation sera plus ou moins réussie, plus ou moins rapide donc plus ou moins pathologique.

Quelle cicatrisation ?

Blessures superficielles : Il s’agit d’une blessure superficielle avec cicatrisation rapide. Les cellules saines migrent et se multiplient pour combler le vide.
Blessures profondes : Quand le derme (la couche sous l’épiderme) est endommagé, la cicatrisation sera plus longue. Elle se divise en quatre phases. Il y a d’abord la phase inflammatoire qui assure l’élimination des corps étrangers et les tissus morts. Ensuite, les cellules saines migrent dans la région afin de combler le vide, puis elles proliféreront. Une fois la blessure comblée, les cellules doivent « maturer » durant 18 à 24 jours. C’est la quatrième étape. Comme la nouvelle enveloppe de tissus compte moins de vaisseaux sanguins (détruits lors de la blessure ou de l’incision), la peau sera d’une couleur différente. Elle prendra des mois et même des années avant de retrouver une couleur plus naturelle, quand c’est possible, laissant ainsi une marque indélébile : la cicatrice.

Qu’est-ce qu’une cicatrice pathologique ?

Il y en a plusieurs types (rétractile, pigmatique, hypertrophique). Mais ce qu’il faut retenir, c’est que la cicatrice ne doit pas être trop foncée ni trop pâle, ni avoir trop de relief. Si c’est le cas, cela montre des signes de désorganisation des tissus profonds. Notre corps est un ensemble de couches de tissus parfaitement organisés avec une tension idéale sur chacune de ses couches. Lorsqu’on coupe le tissu, cette chaine de tension est brisée. Quand le tissu se reconstruit, la zone cicatricielle crée une traction environnante et les désorganise. Cette traction est souvent la cause de déséquilibre postural, de douleurs chroniques, mais aussi de troubles neurovégétatifs et des déséquilibres hormonaux. La peau étant un capteur primordial par son sens du toucher, lorsqu’il y a un dérèglement, il y a déséquilibre soit du muscle ou du fascia.

Un exemple d’une intervention chirurgicale abdominale :

La plaie, à la suite de l’opération, est généralement douloureuse. Le patient va donc vouloir naturellement protéger son bas ventre. Afin d’éviter de tirer sur la cicatrice, il va se pencher vers l’avant et ainsi relâcher les tensions abdominales et faciales. Au bout de quelques semaines il ne peut plus retrouver son équilibre postural.

Pourquoi ? Des adhérences cicatricielles nouvellement formées, rigides et non élastiques, vont raccourcir la chaine faciale antérieure de notre corps. Ceci est le début d’une longue série de problèmes musculosquelettiques. Le patient protège donc son ventre, tout son bassin va s’antérioriser (basculer vers l’avant). Ceci a pour effet d’augmenter la lordose lombaire. De plus afin de protéger le petit bassin, le patient va fixer son bassin, les sacro-iliaques vont alors perdre de leur mobilité. Tous les muscles thoraciques postérieurs vont se contracter afin de retenir le corps de plonger vers l’avant. Comme la paroi abdominale est tendue, la respiration abdominale n’est pas évidente et le patient développe une respiration plutôt thoracique, avec les troubles que cela provoque sur le long terme.

Le problème se trouve donc là, l’excès de lordose lombaire va précipiter l’arthrose derrière la colonne vertébrale, en combinaison avec une perte de la mobilité pelvienne. La contraction permanente des érecteurs thoraciques va donner des nœuds musculaires sur le milieu et le haut du dos. La respiration thoracique, pour sa part, va prédisposer à des troubles au cou.

Compensation : mauvaise posture et influence énergétique

Ce qui est important de comprendre, c’est que ce genre de compensation peut, au bout de quelques années, donner des problèmes de cou ou des maux de tête. Si aucun travail n’est fait sur les tissus qui manquent de mobilités autour de la cicatrice, la posture restera la même et les problèmes ne se résoudront pas. N’importe quelle cicatrice profonde peut avoir une influence importante sur le long terme, donnez-lui du temps et elle s’exprimera.

D’un point de vue énergétique, le métabolisme local et régional est altéré. La production d’énergie via le cycle de Krebs est altérée d’autant plus que la cicatrice reste longtemps inflammatoire et chéloïde. Le rendement tissulaire et musculaire peut être affecté, une faiblesse musculaire peut être observée en regard de la région lésée. Ceci sans compter l’impact mécanique d’une adhérence sur les tissus profonds.