carte émotionnelle

L’Approche somato-émotionnelle

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Approche somato émotionnelle

Le corps est un récepteur-émetteur. Il garde en mémoire dans les tissus des informations qu’il a enregistrées, quand le cortex n’était pas encore formé complètement.

Jadis, la période de la petite enfance était galvaudée, le bébé n’était pas stimulé. Il était emmailloté et ne pouvait bouger qu’au moment du bain.
Nous avons bien évolué depuis cette période et cette procédure n’est plus de mise.

Actuellement, on stimule les bébés. On éveille leurs sens,  développe leur capacité psychomotrice, on les masse pour qu’ils aient une meilleure proprioception, et leur parle comme à des adultes (cf Françoise Dolto) .

Notre approche de la structure est fine, appropriée, subtile. Ainsi, les micromouvements que nos doigts habiles détectent sont précis, drastiquement répertoriés.
Les viscères dont la complexité nous oblige parfois à émerger du concept biomécanique et à entreprendre des recherches, des investigations dans des domaines plus spécifiques, plus compliqués comme la biochimie, la neuroendocrinologie.

La sphère crânienne nous permet de vivre des moments de bonheur incommensurables. Lorsque la magie s’opère et que nous pouvons délivrer les nouveau-nés des contraintes imposées à leurs tissus lors de l’accouchement. Cette expulsion est considérée comme un acte d’une violence inouïe selon les gynécologues qui publient sur le sujet.

L’ostéopathie est un outil qui se compose de compartiments interactifs, indissociables, unis, reliés et qui fonctionnent ensemble.

Il devient incohérent d’affirmer être spécialisé en crânien ou en viscérale. Si on fait du crânien, on fait du viscéral automatiquement et la structure s’en ressent.
J’aimerais développer un quatrième axe indispensable et indissociable également : c’est l’axe émotionnel.

Le choc émotionnel

Un choc émotionnel, est un événement auquel on ne peut réagir directement, face auquel on ne peut relativiser.
Une émotion trop forte qui ne laisserait pas l’hippocampe prendre du recul et qui nous confronterait à notre amygdale, en direct, aura des effets sur le corps. Et aura des répercussions somatiques.

Le système limbique

systeme limbiqueLe système limbique est constitué du thalamus, de l’hippocampe, de l’amygdale, de la formation réticulée, du fornix, du septum, de l’hypothalamus et de l’hypophyse.
Il mémorise les comportements agréables ou désagréables, il est le siège des sensations. Le lieu des émotions: peur, tristesse, joie, déception, frustration, attachement, jalousie, colère, dégoût, culpabilité, plaisir, tendresse. De nos apprentissages : équilibre, marche, apprentissages kinesthésiques… De notre mémoire profonde : habitudes, savoir inné,
Il assure notre survie par une bonne adaptation à l’environnement social : empathie, statut social, intégration à un groupe, convictions et croyances, sentiment de sécurité. C’est aussi le lieu des mécanismes de motivation, réussites et échecs, plaisir/déplaisir…

 

 

L’hypothalamus

Il garantit l’équilibre interne du corps, l’homéostasie. Il régule la sécrétion de toutes les hormones du corps et supervise le fonctionnement de la plupart des organes internes grâce au système nerveux dit autonome. En effet, il échappe à la volonté gérée par le cortex frontal. On sait aujourd’hui que cette petite structure assure toutes les fonctions de survie. Nous pouvons citer par exemple la faim, la soif, la reproduction, l’allaitement et l’agressivité. L’hypothalamus est activé par le thalamus, relais obligé de tous les systèmes des sens avant leur aboutissement au cortex où s’élaborent les perceptions.

L’amygdale et le circuit de la peur

Tous les cortex sensoriels ont des connexions avec l’amygdale. Celle-ci a des connexions directes avec les différentes régions de cerveau assurant l’expression de la peur. Il existe deux importants circuits de la peur : un circuit court qui passe directement du thalamus à l’amygdale. Et un circuit long qui interpose le cortex entre le thalamus et l’amygdale. L’analyse fine par le cortex du stimulus déclencheur de la peur qu’il soit visuel ou auditif, va maintenir ou freiner l’action de l’amygdale sur les différentes structures responsables de l’expression corporelle de la peur. Ainsi, la peur se manifestera par une accélération du pouls, la pâleur, la sudation et l’immobilisation du corps.
hippocampe

Prenons l’exemple du promeneur dans un bois. Il perçoit, via son thalamus, l’image floue d’un bâton qui pourrait s’avérer être un serpent. Les informations visuelles informent le thalamus qui active l’amygdale qui enclenche a son tour les réactions corporelles de la peur.

En même temps, le thalamus envoie l’information au cortex visuel qui décrypte de façon détaillée l’image. S’il s’avère qu’il s’agit véritablement d’un serpent, le cortex visuel renforce la fonction amygdalienne, et les manifestations corporelles de la peur sont maintenues. La réaction de fuite ou de défense est mobilisée.

Au contraire, si le cortex visuel décode de façon précise l’image du bâton, il freine la fonction amygdalienne et toutes les expressions corporelles de la peur vont dès lors s’estomper.

Au premier stade du développement cérébral, les traumatismes marqueraient de façon indélébile l’amygdale. Le circuit de la peur, dont la maturation est précoce, sans laisser de trace mnésique car l’hippocampe n’assume pas encore ses fonctions. 

Le rôle de l’hippocampe

En effet, l’hippocampe, lieu de passage obligé de toute information envoyée dans le registre de la mémoire déclarative, atteint la maturité plus tardivement, vers l’âge de deux- trois ans, chez l’homme.
Rôle de l’hippocampe : l’hippocampe est impliqué dans le stockage et la remémoration des souvenirs explicites. L’hippocampe va participer à la mémorisation des données nouvelles ou stimuler la création d’une émotion par le lien avec un souvenir.

Le cortex préfrontal

C’est grâce aux deux hémisphères cérébraux que se développera le langage, la pensée abstraite, l’imagination. Le néocortex est souple et a des capacités d’apprentissage quasi infinies.

Au cours de l’évolution, le contrôle du cortex préfrontal sur les structures limbiques et sur l’amygdale en particulier n’a pas cessé de s’accentuer. Il n’empêche que chez l’homme, les voies du cortex vers l’amygdale restent bien inférieures aux voies de l’amygdale vers le cortex. Ce déséquilibre structurel explique sans doute l’impact de l’émotion sur la pensée et sur la raison.

Cerveau reptilien

Constitué par le cervelet, le bulbe rachidien, le tronc cérébral.

Le cerveau action-réaction est dirigé par l’instinct, l’impulsion et la compulsion. Ce cerveau contient le savoir ancestral de l’espèce et une partie du système involontaire.
Il possède un répertoire de comportements en cas de danger.
Ces conduites sont simples et instinctives comme d’attaquer pour se défendre ou de prendre la fuite.
Son rôle consiste à assurer la survie de l’organisme par la coordination des réflexes, la régulation des fonctions vitales comme la respiration, le rythme cardiaque, la pression artérielle. Mais aussi l’alternance vigilance-sommeil, la satisfaction des besoins fondamentaux que sont la faim, la soif et l’activité sexuelle.
Quand on reste dans notre cerveau reptilien, on n’a pas d’émotions et on ne prend pas de décisions réfléchies. Tout est instinct.

La somatisation

Selon Henri Laborit (1914-1995) et sa théorie de l’inhibition de l’action, si on ne peut lutter ou s’enfuir lors d’un choc, alors on somatise.
L’inhibition de l’action peut être le facteur déclenchant de désordres neuro-psycho-immunologiques. La preuve est faite aujourd’hui des interrelations entre macrophages, hormones peptidiques et régulateurs du fonctionnement cérébral.

Tout ce qui ne s’exprime pas s’imprime. Un choc émotionnel non –exprimé aura des conséquences psychosomatiques. Il créera des tensions dans les tissus en fonction du choc, à l’émotion et provoquera un refoulement enfoui dans les mémoires de la cellule.
Une émotion non-exprimée provoquera une somatisation.

Le traumatisme et le code génétique

À l’Université de Genève, une étude récente a montré que les traumatismes (viol, maltraitance, circonstances difficiles dans l’enfance) laissent des traces, des cicatrices sur l’ADN. Le gêne qui correspond à un stress résultant d’un traumatisme (mis en évidence par un questionnaire) subit des modifications chimiques. Le traumatisme s’inscrit dans le génome, sa trace survit aux divisions cellulaires et cela jusqu’à trois générations. La théorie du sac à dos émotionnel que j’évoquais il y a déjà plus de dix ans revêt tout son sens.

Le Docteur Ariane Giacobino de l’Université de Genève, nous raconte l’histoire d’une maman, son enfant (issu du viol incestueux par le père) et l’épouse du père incestueux.
Il se trouve que le gêne du stress résultant du viol est marqué chez la mère qui a subi le viol et qui a porté l’enfant, qu’il est un peu moins important chez l’épouse du père incestueux, mais qu’il est très marqué chez l’enfant qui n’a rien vécu en direct ou en indirect. Après analyses de la méthylation d’ADN, la petite fille qui n’a pas subi le viol possède la plus grande cicatrice sur l’ADN.
La période de grossesse a-t-elle été un moment où l’enfant s’est imprégné des émotions de la mère ? La vie intra-utérine est- elle semblable à la caverne de Platon où les personnages s’imprègnent déjà des sensations du monde invisible ?
La théorie de l’approche somato-émotionnelle repose essentiellement sur ces moments-clés de la vie : la grossesse, l’accouchement et la petite enfance.

Les réflexes archaïques.

Les mouvements et les réflexes archaïques, primordiaux,(réflexe de Moro, Grasping reflex, Babinsky, réflexes spinaux, toniques symétriques et asymétriques du cou…), sont à l’origine de notre développement psychomoteur (sphère motrice, émotionnelle et cognitive). Leur rôle dans notre vie est essentiel, en particulier lors des apprentissages.
La non-intégration d’un réflexe archaïque, primitif ou d’un mouvement primordial peut entraîner un « parasitage » dans notre fonctionnement interne et risque de se manifester particulièrement quand nous sommes sous stress ou en situation d’apprentissage. Un réflexe archaïque du bébé non intégré va « surcharger » le système nerveux et en réduire de ce fait la disponibilité ; l’apprentissage (physique, émotionnel ou cognitif) s’en trouve affecté.

Intégration et non-intégration

La bonne intégration des réflexes est cruciale car les réflexes nous protègent et nous aident à fonctionner dans les situations de stress.
Chez certains enfants les réflexes primitifs ne disparaissent pas complètement. Ils restent plus ou moins actifs dans le corps de l’enfant, ce qui constitue pour lui une gêne considérable dans ses apprentissages fondamentaux. Par exemple, si le réflexe d’agrippement des doigts persiste même partiellement, l’enfant peut éprouver des difficultés de motricité fine, il lui sera difficile de tenir correctement ses couverts pour manger, ou son crayon pour écrire, parce qu’il les agrippera plus qu’il ne les tiendra.

Les réflexes archaïques, comme le réflexe de peur paralysante, déjà présent à 6 semaines in utero, sont parfois responsables de troubles qui se répercutent chez l’individu à l’adolescence ou à l’âge adulte (phobies, peurs, peur du regard).
Neurologues et orthophonistes s’intéressent ardemment à ces réflexes et à leurs conséquences. La régulation des troubles se fait par une technique corporelle.
Il est vraisemblable que nous agissons également sur ces troubles, par l’Approche somato-émotionnelle, lors de l’auto libération des nœuds tissulaires.

La gestation

Le corps s’imprime déjà in utero et cela nous amène à considérer avec respect ces neuf mois de gestation.
Les émotions de la parturiente, les conditions psycho-émotionnelles de ce moment privilégié seront prépondérantes quant à l’équilibre du fœtus.
Nous venons de constater l’importance des réflexes archaïques et leur intégration, nous venons de découvrir que le code génétique peut être altéré chez l’enfant dont la mère a subi des violences, des maltraitances.
La peur de ne pas mettre un bébé ‘’normal »-‘’ au monde, la peur de ne pas y arriver (fausses couches précédemment), la peur de mourir (à l’accouchement), la peur de ne pouvoir être à la hauteur des tâches qui incombent aux parents, la honte (si la maman est fille-mère dans un milieu catholique puritain), la tristesse , la peur de l’abandon (du mari qui s’éloigne), le déni de grossesse, la culpabilité,… sont des émotions que la parturiente peut ressentir et le fœtus ressentira également à travers le taux d’adrénaline, le stress, les tensions musculaires ces paramètres maternels.

L’accouchement (partum)

L’accouchement présente ces moments de ‘’lutte pour s’en sortir’’, de ‘’sensation de sans-issue’’ quand le col de l’utérus n’est pas complètement dilaté et que l’enfant est poussé vers l’extérieur par les contractions utérines.
Le neurobiologiste Jean-Didier Vincent établit une règle proportionnelle (sensation-seekers) d’adaptabilité et de propension au stress en fonction du taux d’adrénaline libéré lors de l’accouchement.
Cela explique le goût des sports extrêmes avec fortes décharges d’adrénaline chez les individus nés dans des conditions ‘’violentes’’.
Tout ceci pour dire qu’il est impensable, impossible de considérer un patient, un être humain sans tenir compte de cette matrice, de ce code émotionnel qu’il va constituer durant la petite enfance, l’accouchement et les neuf mois de cohabitation avec la mère.
Tout ceci marque l’intérêt d’une démarche psycho-émotionnelle envers nos patients.
Pour ne pas faire double emploi, nous ne nous substituerons ni aux psychologues, ni aux psychiatres, mais nous serons les lecteurs des émotions de nos patients à travers leur corps, nous serons dans la dimension somato–émotionnelle, par nos doigts, par le ressenti au-delà de la parole.
Quand le patient ne parle plus, son corps parle encore et seul le tissu sait. Le corps ne ment pas, il ne se trompe pas.

Intérêt de l’Approche somato-émotionnelle.

L’intérêt et surtout l’originalité de l’approche somato–émotionnelle résident dans cette relation très fiable entre les vertèbres et les émotions.
Les fondements de la médecine chinoise, les découvertes en neurobiologie, les théories de Laborit, Spinoza, Stan Grof, Dr Gerd Hamer, les observations en psychologie clinique, ont contribué à l’élaboration d’un concept de lecture du corps qui permet au patient de décoder ses propres émotions à travers son outil, son enveloppe, son corps.
Nous sommes en permanence confronté(e)s à des émotions, du matin jusqu’au soir. Le système limbique est imbibé de tous les ressentis qui ont nourri notre corps de sensations relayées par les cinq sens, déjà actifs quand le cortex n’était pas encore opérationnel.
La sensation, c’est l’émotion, c’est le ressenti véhiculé par le cerveau limbique et dès lors que cette émotion passe par le cortex, cela devient un sentiment et en fonction du vécu éducatif, de la culture, du contexte, le senti ment, il ne dit plus la vérité, il s’adapte (pour survivre), il compense, il sublime.

Ressenti (émotion) et Libération (corps)

Le néocortex est capable d’inhiber les réactions primaires et émotives du reptilien et du limbique, il permet aux instincts de s’exprimer avec politesse, il sublime la fuite dans le retrait ou dans le rêve, et l’agressivité dans la combativité ou l’affirmation de soi.
Notre force, en tant qu’ostéopathes, en tant que thérapeutes manuels sera de trouver à travers le corps du patient, le ressenti et non le sentiment. Cela permettra de libérer les fausses croyances induites, générées par les peurs rencontrées durant l’évolution. Retrouver le Libre Arbitre.
Permettre au patient de se retrouver face à lui-même et de décrypter les émotions emprisonnées dans les tissus spasmés est d’un intérêt capital pour ceux qui entreprennent un chemin personnel d ‘évolution, une analyse, une introspection.
Le second intérêt de l’approche somato-émotionnelle au –delà du rôle psycho-émotionnel qui pourrait déranger ou créer un malaise chez certains, c’est de posséder cette technique qui permet de libérer les tissus.
On pourrait comparer cette technique à du tai chi chuan assisté.
Un maître de tai chi dira qu’il faut laisser son corps se dérouler et évacuer ses tensions : il faut des décennies de pratique quotidienne pour parvenir à ce résultat alors que par l’Approche somato-émotionnelle, le patient y parvient instantanément, dès que la praticien a pris le contact avec les tissus ; c‘est comme en crânien, quand on a senti le mouvement, on l’a.

Palper, sentir, décoder, lire le corps du patient qui détient sa propre vérité en fonction du vécu non-exprimé qui s’est inscrit dans les tissus sera la première phase du traitement. Le corps est l’interface du subconscient,
Cela permet aussi de changer le regard sur les choses, sur la vie, sur soi-même (estime de soi, culpabilité, etc .. ).
Le langage du corps sera de le faire parler à travers ses nœuds, ses tensions, ses souffrances, ses restrictions.

La Carte émotionnelle

carte émotionnelle

Os Frontal  : Attitude suicidaire, agitation mentale.
Mandibule  : Pleurs refoulés, colère réprimée.
OS Temporal : Sentiment de ne pas s’en sortir.
Os Pariétal : Phobies et hostilité par rapport à l’injustice.
Os Vomer : Amertume, sensation d’avoir raté sa vie.
Os Occiput  : Soucis constants, refus de se faire plaisir, n’ose pas dire non.
Os Sphénoïde : Résistance, besoin d’être une victime, repli sur soi-même. Désespoir.
Os Ethmoïde : Mauvaise image de soi-même. Se dévalorise.
Os Zygoma : Sensation de ne pas s’en sortir, blocage de l’action,
beaucoup de volonté mais pas de force.
Os Palatin : Culpabilité.
Os Maxillaire : Perte de pouvoir, vieille colère.
Os du nez  : Vivre dans le passé.

La carte émotionnelle que nous avons mise au point permet d’identifier l’émotion, et pour être plus juste, nous dirons le groupe d’émotions qui perturbe le quotidien du patient.

Les émotions sont répertoriées sur les vertèbres et une cartographie a été dressée, après vingt ans d’expérience, maintes observations et conclusions.
Les travaux en psychologie clinique, la libération somato-émotionnelle de Upledger, les travaux du docteur Gerd Hamer, la médecine chinoise ont permis cette mise en relation des vertèbres qui seront considérées comme des fusibles qui gèrent un territoire et qui disjonctent lors d’un stress trop élevé(aigu) ou trop long (chronique).

Détecter les zones sous tension

En détectant les zones sous tension, en lésion, nous pouvons éclairer le patient sur les émotions enfouies en lui,
C1 correspond à la peur du danger (après un cambriolage par exemple) qui empêche les personnes de dormir profondément et d’avoir un sommeil récupérateur.
C2 correspond à la peur d’exister ou de ne pas exister, le besoin de reconnaissance.
C3 correspond à la peur de dire non et pousse à accepter tout et n’importe quoi, de peur de ne pas être aimé (D4) jusqu’à saturation, jusqu’à la colère (C4) qui fixe les limites.
La libération des tensions permet la libération des émotions et permet au patient de voir les choses, la vie autrement, avec plus de recul.
Il ne gère plus dans l’instinct de survie, dans la mémoire d’une émotion qui couve et qui conditionne tout son comportement, de façon stéréotypée.
La culpabilité provoque l’autosabotage, l’autopunition : libérer ce processus peut changer le déroulement de la vie des patients. Un enfant qui se croit coupable-responsable des ennuis de ses parents pourra s’autopunir et s’autosaboter avec des effets néfastes sur son comportement, sur ses résultats scolaires, sur sa sociabilité.
Notre rôle ne sera pas de guider psychologiquement le patient, mais il sera de libérer les tissus de ces contraintes afin de permettre une prise de conscience, un bien-être un retour à l’aisance, à la sérénité du corps, des tissus.
Le travail avec le psychologue ou avec le pédopsychiatre n’en sera qu’amélioré et la thérapie sera plus courte et moins pénible pour le patient grâce à cette collaboration judicieuse.

La cause d’une douleur, d’un désordre est la lésion et la cause de la cause est la tension sous-jacente qui prédispose à la lésion.

Traiter “la cause de la cause”

L’autre acception du mot langage prendra tout son sens quand on permettra, par notre aide, une libération des tissus, le corps va dire, il va jeter ses contraintes, il va pouvoir s’exprimer.
Les organes sont reliés aux vertèbres, les organes sont reliés aux émotions et les vertèbres sont reliées aux émotions.
Nous allons pouvoir établir un code émotionnel, identifier les émotions qui sont dans le sac à dos émotionnel, mais qui ne nous appartiennent pas (qu’on retrouve dans la bible sous la forme du péché originel : faute qu’on n’a pas commise mais pour laquelle on paie toute sa vie, dont il faut s’acquitter, le karma).
Quand le patient connaît son code émotionnel, il sait mieux l’appréhender, le relativiser, adapter son attitude face à la vie, aux conflits.
Il peut surtout éviter les troubles psychosomatiques et les troubles neurovégétatifs associés qui déclenchent tous ces malaises que nous rencontrons au fil de nos consultations (diarrhée, constipation, hypertension, palpitations, tachycardie, problèmes cutanés comme eczéma, psoriasis,… ).
En libérant la tension tissulaire, le patient prend du recul face à l’émotion, c’est comme s’il laissait l’hippocampe prendre le dessus sur le stress, sur le danger imminent, sur thanatos (angoisse de mort) et relativiser la situation avec maturité et justesse.
Le patient réagit souvent dans sa vie comme si il percevait le serpent et non le bâton : face aux événements quotidiens, il lui arrive d’être confronté à des situations identiques à certaines qui ont été stockées dans son système limbique, dans sa mémoire émotionnelle. Il va inconsciemment associer son père autoritaire au professeur, au policier, au juge, à son conjoint, à celui qui est en face de lui et qui détient ‘’le pouvoir’’.
L’élément dans le présent peut faire resurgir une émotion du passé et le confronter à lui-même, le déstabiliser.

EXEMPLES

Un harcèlement par un collègue peut faire resurgir une notion de territoire mal gérée dans le passé comme une arrivée non-acceptée d’un petit frère ou petite sœur qui vient envahir le territoire. À l’époque la somatisation aurait pu être une énurésie nocturne qui apparaît alors que l’enfant a 6 ans et qu’il était ‘’propre’’ depuis l’âge de 3 ans. La vessie est l’organe qui correspond à la notion de territoire. C’est elle qui va s’exprimer lors de la somatisation. À l’âge adulte, la somatisation sera plutôt une cystite résistante à toute forme de médication.
Les synchronicités décrites par Karl Gustav JUNG sont des éléments qui doivent nous permettre de relier symboliquement les éléments du présent avec des chocs émotionnel du passé, non-exprimés, qui ont laissé des traces, des cicatrices qui nous empêchent de vivre en toute sérénité, en harmonie.
Un enfant qui était attendu au masculin et qui naît avec le genre féminin peut ressentir profondément la déception du père ou de la mère et se monter très masculine, devenir un ‘’garçon manqué’’ et grandir en passant à côté de sa vie. Elle aura un besoin de reconnaissance qui pourra se manifester à travers un appétit carriériste insatiable, une course effrénée aux lauriers, aux médailles. Elle devra retrouver le sens de l’être et non de l’avoir, le sens de l’existence à travers son identité. Le trouble pourra être une névralgie d’Arnold chronique et au pire, l’hémiplégie qui prive l’individu d’une partie de lui-même (hémi agnosie) : il veut tellement être reconnu qu’il finit par ne plus se reconnaître lui-même.
L’absence, l’abandon peut provoquer des troubles addictifs, et notamment au niveau affectif. Le passage en néo natologie pendant quelques jours, sans visites de la mère peut déclencher ces troubles chez l’enfant. Les comportements addictifs, la peur d’être abandonné qui pousse l’individu à abandonner le premier, de peur de vivre l’abandon, sont très nombreux. Souvent associée à la peur de dire non et la peur de ne pas être aimée, nous entrons ici dans le domaine de la soumission qui aboutit à la colère (ras le bol de dire oui ) et ensuite à la culpabilité (je n’aurai pas du dire non).

Nous sommes un outil au service du patient,  son lecteur, nous lui servons de miroir. Nous l’aidons à se découvrir. A accoucher de lui-même, à réaliser sa maïeutique.
Nos mains peuvent agir face aux maux et le corps qui se livre nous donne l’occasion de dire des mots justes, non-inducteurs, plutôt réparateurs.
Ne pas changer le monde, ni la vie, mais changer la vision du monde et de la vie.
Quand le verbe se fait chair, quand les mots (phrases assassines, humiliations verbales) deviennent les maux, quand les émotions deviennent des tensions, des nœuds tissulaires, des cicatrices dans les fascias, dans le tissu conjonctif, dans les micro vacuoles… notre savoir faire peut intervenir et donner les indications nécessaires au patient pour qu’il se sente reconnu, compris et écouté.

Les fascias sont : le système colla génique multi micro vacuolaire

Depuis les découvertes du Professeur Jean-Claude Guimberteau, chirurgien plastique, la vision des fascias, du tissu conjonctif, de soutien est limpide. Fini de voir les fascias comme des plaques tectoniques qui glissent les unes par rapport aux autres.

les fascias
Nous sommes dorénavant dans un système colla génique multi micro vacuolaire d’absorption dynamique.
Nous pouvons voir (vidéos formidables du Professeur J-C Guimberteau) ces structures dans les trois dimensions de l’espace et nous pouvons comprendre les liens qui relient la surface à la profondeur.
Quand le patient libère les tensions, les tissus se déroulent, le corps opère son œuvre, seul lui connaît les mouvements réparateurs, il connaît son programme ‘’d’autonettoyage’’, d’autolibération.

les fascias
Nous sommes un petit outil qui autorise cette libération, nous sentons le mouvement émerger de la profondeur et nous accompagnons le corps dans cette action libératrice.
La localisation de la zone qui se libère sera encore une source d’information sur l’émotion qui ‘’s’évacue’’.
(Vidéos du Prof. J_C Guimberteau : Muscles attitudes, Le passage de l’épiderme, Promenade sous la peau).

Relations entre les émotions et la localisation de ses effets sur le corps.

Une étude récente finlandaise qui vient d’être réalisée à l’Université de Turku dans le’’ department of biomedical engineering and computationel science and ‘brain research unit’’ permet de localiser sur le corps les zones qui correspondent avec l’émotion testée.

Les sujets sont confrontés à des stimuli précis qui déclenchent une émotion et ces chercheurs finlandais ont établi une carte émotionnelle sur le corps.
Cette découverte très récente va évidemment dans le sens de la démarche de l’Approche somato-émotionnelle et nous conforte dans notre acquis.

relation émotion localisation

Comment se déroule la séance, en pratique ?

Le patient est totalement passif et l’ostéopathe reçoit les mouvements du corps. Il soutient, ne guide pas. Sur ces photos, on peut constater que le patient repasse par la phase naissance-accouchement et se retrouve au sol, en position fœtale. Il élimine ainsi les tensions imprimées dans ses tissus.

Pour en savoir plus :

Roger Fiammetti, Ostéopathe DO, enseignant, conférencier