L’OSTÉOPATHIE : une nouvelle piste pour soulager la douleur de l’après cancer ?

L’OSTÉOPATHIE : une nouvelle piste pour soulager la douleur de l’après cancer ?

L’OSTÉOPATHIE : une nouvelle piste pour soulager La douleur de l’après cancer ?

L’ostéopathie une nouvelle piste pour soulager La douleur de l’après cancer ? Le cancer est un fléau de nos sociétés modernes. En 2012 (dernières données disponibles de l’INCA) 355 000 personnes (200 000 hommes et 155 000 femmes) ont déclaré un cancer. Le risque de développer cette condition s’est stabilisé ces dernières années pour les hommes mais continue d’augmenter pour les femmes.

En outre, certains cancers voient leur incidence diminuer alors que d’autres, tel le mélanome, voit la sienne augmenter, tant chez les hommes que les femmes, en raison des modifications socio-culturelles face à l’exposition solaire (congés payés, facilités des transports, culte du bronzage…). Malgré toutes les campagnes de prévention, le mélanome est passé au 6ème rang des cancers féminins et  au 8ème rang des cancers masculins. Grâce aux succès de la médecine, la survie des patients souffrant de tumeurs malignes s’allonge, mais parfois au prix d’une qualité de vie altérée, une problématique devenue, aujourd’hui, un enjeu majeur de santé publique. C’est précisément dans ce domaine que l’ostéopathie peut jouer un rôle intéressant…

La douleur après le cancer, un défi La douleur a un impact certain sur la qualité de vie.

Elle est devenue un enjeu essentiel à l’heure où l’on prolonge la vie des patients atteints de cancer. Sa fréquence est très élevée : globalement 30 à 50% des patients cancéreux auront des douleurs modérées à sévères au cours de leur maladie, ce chiffre atteignant 75 à 95% pour les individus en phase avancée ou métastatique de leur cancer. Les douleurs liées à l’évolution du cancer peuvent difficilement être prévenues.

Elles peuvent céder à la réduction de la taille de la tumeur : chimiothérapie, radiothérapie, chirurgie, ou être traitées directement. L’arsenal thérapeutique des drogues dites analgésiques, anti- inflammatoires et opioïdes entre autres, est en constante évolution. Les douleurs peuvent aussi être séquellaires des traitements du cancer : chirurgie, radiothérapie, et chimiothérapie. Chroniques, elles sont souvent sous-évaluées alors que leur impact sur le quotidien des patients est majeur. En particulier les douleurs post-opératoires chroniques ont été longtemps négligées mais constituent un vrai fléau. Ainsi une étude dans la population générale montre que, toute chirurgie confondue, 40,4% des patients ont toujours des douleurs plus de 3 mois après leur intervention.

Les douleurs chroniques séquellaires sont souvent de type neuropathique :

En effet, Liées à une lésion des nerfs, elles peuvent provoquer des algies intenses. Elles sont moins connues et plus atypiques que les douleurs « classiques » dites nociceptives qui ont un caractère logique (diminuent quand on s’immobilise par exemple, ou sont localisées là où il y a une lésion). Dans les douleurs neuropathiques le nerf lésé, qui ne fonctionne pas comme d’habitude, envoie une alarme. Cela gênantes donc douloureuses, bizarres et donc difficiles à décrire, à partager comme : brûlures, piqûres, décharges électriques, fourmillements, engourdissements, froid douloureux… De telles douleurs neuropathiques, post- chirurgicales, ont été bien décrites lors de l’atteinte du nerf intercostobrachial suite aux curages axillaires proposés, par exemple, dans le traitement du cancer du sein ou dans les mélanomes. Les autres curages (cervical, inguino- iliaque) sont moins fréquemment compliqués par des douleurs mais ne doivent pas être négligés.

Que faire ?

La fréquence des symptômes physiques ou psychiques liés au cancer et à ses traitements a incité les Centres de Lutte contre le Cancer à développer des structures de Soins de engendre des sensations différentes,

Ces douleurs chroniques séquellaires sont souvent de type neuropathique : liées à une lésion des nerfs, elles peuvent provoquer des algies intenses.

Support pour assurer une prise en charge globale et coordonnée. Le Département Interdisciplinaire de Soins de Support aux Patients en Onco- hématologie (DISSPO) de Gustave Roussy à Villejuif a été créé en 2002 et coordonne, en interdisciplinaire, les soins complémentaires aux traitements plus spécifiques du cancer (chirurgie, chimiothérapie, radiothérapie) : lutte contre la douleur, soins palliatifs, prises en charge psychologiques, soutien des proches, accompagnement social, suivi diététique et nutritionnel, masso- kinésithérapie, sophrologie, conseils en image corporelle. A ceci s’ajoute le programme « Mieux Vivre », qui coordonne l’intervention des bénévoles, ainsi que de nombreux soutiens complémentaires (soins esthétiques et de bien-être, activité physique, arts plastiques).

Le DISSPO de Gustave Roussy (GR) assure également des activités d’enseignement et de recherche, notamment sur la douleur et les médicaments et/ou techniques non médicamenteuses apportant un confort supplémentaire aux malades, mais aussi recherche en sciences humaines et sociales par l’unité de psycho-oncologie. Le Centre d’Etude et de Traitement de la Douleur (CETD) de GR est engagé dans le développement des techniques non médicamenteuses et locorégionales pour lutter contre ces douleurs séquellaires. Il a été pionnier en 1998 dans l’introduction de l’auriculothérapie à l’hôpital, une méthode qui a aujourd’hui gagné ses lettres de noblesse et est proposée dans de nombreux centres hospitaliers, et même médicale, sophrologie, soutien psychothérapeutique adapté à chaque patient, soit en entretien individuel soit en travail de groupe. Dans le cadre de cette politique, le CETD souhaite évaluer l’efficacité de l’ostéopathie dans la prise en charge des douleurs chroniques séquellaires des cancers.

Participation de L’OSTÉOPATHIE : une nouvelle piste pour soulager La douleur de l’après cancer ?

L’ostéopathie a pour vocation la prise en charge globale du patient. En considérant l’ensemble des antécédents et leurs conséquences, l’ostéopathe pourrait avoir un effet intéressant, complémentaire à la médecine oncologique, qui permettrait une meilleure tolérance des effets secondaires des traitements et une récupération plus rapide. Dans ce cadre, un partenariat s’est créé entre le DISSPO, le service de dermatologie, le service d’épidémiologie et biostatistiques de Gustave Roussy, et enseignée en faculté. De nombreuses autres techniques y sont développées et évaluées : neurostimulation électrique transcutanée, hypnose

Dans ce cadre, un partenariat s’est créé entre le DISSPO, le service de dermatologie, le service d’épidémiologie et biostatistiques de Gustave Roussy, et le Département Recherche de l’Ecole Supérieure d’Ostéopathie.

le Département Recherche de l’Ecole Supérieure d’Ostéopathie pour étudier l’efficacité de l’ostéopathie sur les douleurs séquellaires du mélanome. L’étude MélanOstéo repose sur une méthodologie rigoureuse. Il s’agit d’un essai clinique randomisé qui va inclure soixante patients souffrant de douleurs séquellaires. Les individus seront répartis par tirage au sort dans deux groupes : un groupe recevant des séances d’ostéopathie  « réelle » et un groupe recevant des séances d’ostéopathie « simulée » consistant en une simple apposition des mains sans intention thérapeutique. La  douleur sera évaluée selon différentes échelles. L’analyse des résultats permettra ainsi de répondre à la question de l’efficacité de l’ostéopathie sur ce type de douleur.

Cette étude sera proposée aux patients vus en consultation de dermatologie. Elle devrait pouvoir débuter cette fin d’année 2015 avec publication des résultats pour fin 2017. Ce type d’initiative est essentiel pour mieux comprendre le « pourquoi» et le « comment faire » avec les douleurs des patients. Même si les délais prévus paraissent longs, ils sont indispensables pour pouvoir  avancer de manière éclairée dans le vaste champ des techniques non médicamenteuses antalgiques et proposer au patient une prise en charge dont l’efficacité aura été démontrée. Nous avons besoin de votre soutien pour mener à bien ce projet. Une page de collecte de fonds a été mise en place. Elle est gérée par Gustave Roussy et permet ainsi d’assurer une totale transparence et de défiscaliser les dons : https://collecte.gustaveroussy.fr/lea.gouaux.1

Vous pourrez également suivre l’avancée du projet sur la page Facebook suivante : https://www. facebook.com/

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