26 Nov Quand le colon ne tourne pas rond
Quand le colon ne tourne pas rond de la Flore au Microbiote
Avec ses 8m de long et ses 250m2 de surface développée, l’intestin est une zone d’échange considérable avec l’extérieur. Car, que l’on ne s’y trompe pas, de la bouche à l’anus c’est bien un prolongement du monde extérieur qui traverse notre corps, acheminant nos aliments pour les transformer jusqu’à ce qu’ils puissent être assimilés. Comme en géographie, les zones de contact permettent des échanges profitables mais elles peuvent aussi deve- nir des zones de conflit. Raison valable pour y installer des gardes-frontières.
Comme au niveau de la peau, des bactéries sont installées dans l’intestin pour empêcher l’installation des indésirables (effet de barrière). Leur nombre (100 000 milliards) dépasse celui de nos propres cellules pour un poids total qui peut atteindre les deux kilos. Autrefois appelées “flore intestinale“, elle sont devenues le “microbiote“. Celui-ci est acquis dès la sortie du corps maternel, dans le contact intime du vagin puis de la peau. Si son installation est empêchée ou perturbée par une césarienne ou une cure d’antibiotiques, il en résulte une perturbation durable de l’immunité dont on commence tout juste à mesurer les retentissements. Loin d’être un passager clandestin, on reconnaît actuellement au microbiote un rôle de la plus haute importance sur le plan trophique, métabolique et immunitaire. Les premiers travaux montrent que son déséquilibre augmente le risque de développer plus tard asthme, obésité et peut-être maladies auto-immunes. Ainsi, ces bactéries commensales ne sont plus considérées comme simples responsables de nos flatulences mais comme de précieuses collaboratrices qu’il faut ménager par un régime alimentaire équilibré.
Le cerveau du ventre
Autre découverte récente de la biologie, l’abondance de cellules nerveuses dans le tube digestif, en nombre presque égal au système nerveux central. Certains n’ont pas hésité à dire que l’intestin est notre deuxième cerveau, ce que d’autres ont repris pour dire qu’il s’agit, en réalité, de notre premier cerveau, puisque, dans le cours de l’évolution, l’intestin et son appareil neurologique a précédé le développement de l’encéphale. On a constaté que nos deux cerveaux ainsi définis fonctionnent avec les mêmes médiateurs chimiques et qu’ils sont étroitement connectés entre eux. Si l’on en doute, il suffit de se rappeler la veille d’un concours, d’un rendez- vous important, l’annonce d’un décès ou un accident violent, pour ressentir que notre ventre s’exprime bien le premier en situation de stress !
Les troubles digestifs
Les troubles digestifs abondent au cabinet du généraliste, surtout en médecine de ville. Après l’estomac (brûlures, reflux, aérophagie), l’intestin vient en second sur le banc des accusés. Qui peut se vanter d’avoir un transit régulier, des selles toujours identiques, jamais la moindre douleur abdominale, la moindre pesanteur, le moindre ballonnement ? Or l’arsenal pharmaceutique allopathique est démuni face à ces désordres fonctionnels qui disparaissent comme par enchantement après quelques jours de vacances. On peut prendre pendant des années des antiacides ou des antispasmodiques, tous traitements symptomatiques qui ne résolvent pas le problème et exposent à des effets secondaires. Plutôt que de camoufler son mal être et son mal vivre derrière des comprimés, ne peut-on aborder la situation autrement, faire évoluer ses rythmes de vie, son alimentation, ses addictions compensatrices ?
Il en résultera un meilleur sommeil, un meilleur équilibre nerveux et un soulagement durable de notre système digestif. Mais les bonnes résolutions ont besoin de soutien. Plusieurs méthodes naturelles comme la réflexologie plantaire, la naturopathie et la cohérence cardiaque, peuvent travailler sur les symptômes bien sûr, mais surtout sur la cause de ces troubles.
La réflexologie plantaire
Tout d’abord la réflexologie plantaire. Cette méthode ancestrale, thérapeutique reconnue dans maintes civilisations notamment l’Egypte ancienne ou encore chez les amérindiens, traite l’individu dans sa globalité. Son principe repose sur la projection de toutes les parties du corps – tissus musculo-squelettique, organes comme glandes – sur la plante des pieds, définissant des zones réflexes qui en sont les miroirs. On retrouve sur le pied droit les organes localisés dans le côté droit du corps et de même pour le côté gauche. Quand il y a un dysfonctionnement ou une douleur à un endroit du corps, la pression exercée par le réflexologue sur les pieds va révéler une sensibilité au niveau de la zone réflexe correspondant.
En massant ces points réflexes, des changements vont s’opérer dans le corps et réduire les symptômes jusqu’à les faire disparaître. On parle alors d’autorégulation du corps. Cette méthode douce est d’un bénéfice reconnu dans les déséquilibres endocriniens, les troubles du sommeil, respiratoires et, bien sûr, digestifs.
Après un temps de massage relaxant du pied qui rend le patient disponible au soin, le réflexologue va travailler dans un enchaînement logique sur les points réflexes qui se rapportent aux maux exprimés directement ou indirectement. Cet enchaînement sollicite l’ensemble de la zone intestinale à partir du colon ascendant, transverse et descendant, puis l’intestin grêle avant les autres organes de l’appareil digestif, l’estomac, le foie, la vésicule biliaire. Un soulagement immédiat peut être obtenu mais la répétition des séances, à intervalle d’une à deux semaines, est souvent nécessaire pour consolider le résultat.
La naturopathie
Cette discipline vise à améliorer l’hygiène de vie. On invite d’abord à réduire jusqu’à les supprimer le tabac et l’alcool qui sont irritants pour la muqueuse digestive. Puis à modifier les rythmes de vie en prenant le temps de manger, de structurer ses repas afin que le tube digestif puisse fonctionner correctement en faisant de vraies pauses entre les repas. Enfin, rechercher une prise alimentaire équilibrée, de préférence en préparant ses repas à partir d’aliments bruts et non pas de plats industriels (dont les additifs risquent d’irriter la muqueuse digestive).
L’hygiène
Une bonne hydratation est indispensable à un transit régulier ainsi qu’un minimum d’activité physique, au moins une demi-heure de marche par jour. Ces principes, associés à des méthodes de relaxation comme la Cohérence Cardiaque, obtiendront une amélioration durable et sans effets secondaires. Le principe est simple: 5 petites minutes de respirations rythmées vont réguler le système nerveux autonome et ainsi réduire les effets du stress sur notre organisme, stimuler notre système immunitaire et permettre au corps de retrouver la flexibilité nécessaire pour lutter contre les pathologies somatiques et psychologiques qui s’expriment par notre système digestif. Cette méthode est résumée dans la règle des 3, 6, 5 : 3 fois par jour, respirer 6 cycles respiratoires par minute et cela pendant 5 minutes. D’une grande simplicité, cette pratique peut conduire peu à peu à échapper au rythme destructeur de notre vie citadine.
De temps à autre, un jeûne est une façon naturelle de mettre l’intestin au repos. Pour bénéficier des bienfaits du jeûne et cela sans danger, il faut faire des jeûnes courts (24 à 48 heures) en se reposant et en s’hydratant avec des tisanes et de bouillons. Enfin, une cure de probiotiques est fortement recommandée pour rétablir une flore intestinale perturbée après un épisode diarrhéique ou un traitement antibiotique.
Les huiles essentielles (HE) tiennent aussi une place intéressante dans l’arsenal du naturopathe. Par exemple l’HE d’Estragon (Artemisia Dracunculus) utilisée par voie externe diluée dans une huile végétale, est antispasmodique, carminative, stomachique et anti-fermentaire,. L’HE de Lavande (Lavande Angustifolia) est appréciable pour ses propriétés antispasmodiques mais aussi pour ses actions apaisantes et antalgiques. Ce qu’il est intéressant de retenir dans ces méthodes naturelles et non invasives, est que chacune d’elle va s’adapter à l’individu dans sa globalité (ce que la médecine occidentale oublie, hélas, trop souvent) et que l’auto régulation, l’adaptabilité de chacun reste la règle d’or. u
Bibliographie : Bébé au Naturel – Nathan
Ma Leçon de Massage – Eyrolles 100 Astuces Bébé – Nathan