Qu’est-ce que le Traitement Ostéopathique Général?

Qu’est-ce que le Traitement Ostéopathique Général?

TOGLe Traitement Ostéopathique Général (TOG) est une séquence ordonnée et coordonnée de techniques articulaires à longs leviers, permettant le diagnostic et le traitement des zones de restriction rachidiennes et périphériques par la mobilisation des articulations et la détente des tissus mous.

Il intéresse les différentes parties du corps d’un sujet passivement allongé en décubitus dorsal, ventral puis latéral, successivement et bilatéralement, sphère crânienne et pieds exceptés ; l’axe rachidien peut en être considéré comme la cible privilégiée.

Le TOG offre un cadre à l’intérieur duquel des techniques de correction spécifiques peuvent être appliquées. Les paramètres de routine, rythme et rotation lui sont attachés.
Il observe à tout moment le concept de globalité essentiel au thérapeute. Il tend également à l’intégration anatomique, mécanique et physiologique des différentes parties du corps. Sa visée ultime est physiologique avec le rétablissement de l’homéostasie.

Le TOG : approche maximaliste par excellence

Routine

Dans cette approche, le praticien traite le tout pour affecter la partie. Le TOG est une routine de mobilisation basée sur 10 principes :

Routine
Rythme
Rotation
Mobilité
Motilité
Intégrité articulaire
Coordination
Corrélation
Stabilisation
Loi mécanique

Diagnostique et traitement

Par cette approche le praticien mobilise tout le corps par des techniques articulaires spécifiques, globales et des techniques de pompage. Il commence donc par le pied, cheville, genou, hanche, bassin, lombaires, puis, abdomen, côtes, thorax, épaules et cou. Toutes ces techniques sont exercées avec le patient sur le dos, sur le ventre ou encore sur le côté (et plus rarement assis). Toutes les structures sont ainsi mobilisées. Le TOG peut également être agrémenté de techniques vertébrales spécifiques en fin de traitement.
A juste titre, les praticiens utilisant cette approche considèrent qu’elle est 50% diagnostic 50% traitement. En effet, les techniques sont constamment ajustées (direction, amplitude, force, vitesse) en fonction de la proprioception de la main du thérapeute.

« D’abord ne pas nuire», cet aphorisme hippocratique est peut être l’un des plus connus. Pour autant qu’il est appliqué avec dis­cernement et attention par un Praticien à l’écoute de son Sujet, le TOG répond au mieux à ce pré­cepte de base de toute démarche thérapeutique.

Un traitement atraumatique

La valeur de test qui lui est attachée met le Sujet à l’abri de manœuvre intempestive du praticien. Ce dernier s’applique en effet, dans un premier temps, à tester mobilité et amplitude des articulations, une à une, à chercher où se situe la barrière motrice pour chacune d’entre elles.

Une absence de contre-indications

« À l’exception des crises aiguës et de certains autres cas, les techniques ostéopathiques ont toujours été appliquées sous l’égide du Traitement Général » (Wernham, 1995, 56). Le texte manifeste du TOG apporte, en préalable à son développement, la mention de la contre-indication à son application : « La crise aiguë et certains autres cas ». J. Wernham ne développe pas l’argument, faisant une ouverture peu précise à « certains autres cas ». Sa valeur atraumatique en fait la technique de choix des cas où toute technique directe à visée locale est contre-indiquée.
Finalement, seul un Praticien non concentré, peu à l’écoute des informations que lui fournissent les tissus qu’il a sous les mains, mettant en œuvre cette technique de manière routinière et non exploratoire, s’avérerait être une contre-indication majeure à l’application du TOG

Les trois « R » et les principes fondateurs de l’ostéopathie

Les 3 trois « R », Routine, Rythme et Rotation, sont à la source de trois des intérêts les plus manifestes du TOG : L’appréhension du corps dans sa globalité et sa valeur de test, la visée physiologique et biomécanique.


« Routine » et approche holistique : le corps est une unité

L’une des premières règles d’A.T. Still est que le corps ne fonctionne pas en unités séparées mais comme un tout harmonieux. C’est bien ce qu’exprime le vocable de « Traitement ostéopathique général ». Le TOG s’adresse au corps dans son ensemble, et en cela exprime au mieux un des trois principes fondamentaux de l’ostéopathie. Qui d’entre nous ne connaît cette boutade de Still : « Si on marche sur la queue d’un chat, c’est à l’autre bout que ça miaule »

Le « T » de TOG est aussi, et même d’abord, le « T » de « Test ». Ce n’est pas là le moindre de ses intérêts, et de son originalité. Cette « routine » permet d’« étalonner » la main, à force d’entrainement. Il permet de connaître « par cœur » ce chemin sur lequel on se promène si régulièrement, d’appréhender comparativement les deux côtés du Sujet. Enfin, de ne rien oublier, puisque le TOG intéresse l’ensemble du corps, auquel il s’applique sans exclusivité.

« Rythme » et visée physiologique: la structure gouverne la fonction et vice versa.

Si l’on veut bien convenir que la structure gouverne la fonction, le travail structurel que suppose le TOG est de nature à prétendre atteindre la fonction. L’intention du TOG est de lever les obstacles au mouvement et à la circulation des fluides. La règle suprême de l’artère et du nerf dérive de ce principe.

Le Praticien passe donc l’ensemble de la structure en revue, de l’occiput aux chevilles, dans le projet d’identifier où se situe le déséquilibre structurel aussi bien que fonctionnel, et décider des zones où il va porter plus particulièrement son attention.

Test et traitement

Tissus

Ils se situent tout autant au niveau des tissus mous (muscles, cartilages, fluides, nerfs) qu’au niveau articulaire.
La relaxation qui résulte de l’application du TOG, alliée à son action sur le système neurovégétatif, a comme effet premier d’améliorer la circulation des fluides en général, et du sang en particulier. Et quand on se souvient de ce que disait Still du rôle de la bonne circulation des fluides sur l’homéostasie et donc sur la santé, on ne peut que rendre au Traitement Ostéopathique Général la place qui lui revient dans ce processus.

Circulation sanguine

La circulation sanguine est petit-être bien au cœur de la vie physiologique, par son ubiquité, par le rythme qu’elle impose à tous les tissus du corps, au cœur de ses plus petits capillaires, par la relation qu’elle instaure entre tous les éléments, osseux ou musculaires, tous les systèmes, cardiaque, pulmonaire, digestif, génital. En effet, libérer l’artère, c’est libérer cet extraordinaire facteur de relation et de circulation que figure le sang, le sang artériel, c’est-à-dire le sang oxygéné.
Le TOG travaille du bas vers haut, des extrémités vers le centre. De même les flux sanguins et lymphatiques sont-ils encouragés vers la ligne axiale, cerveau compris. Le jeu articulaire mis en œuvre par le moyen des membres supérieurs et inférieurs, par la tête et le bassin, vise l’axe rachidien, sacrum, sacro-iliaques et iliaques compris.

La levée des compensations

En amont, la relaxation apportée par le Traitement Ostéopathique Général permet de libérer les tissus mous de leurs restrictions. C’est-à-dire de libérer la physiologie de l’artère et du nerf. Par conséquent de faire remonter le niveau de la vitalité. En aval, la première conséquence de cet effet relaxant est certainement de lever les différentes compensations de la chaîne lésionnelle installée par une dysfonction cinétique, quel qu’en soit le niveau ou la nature. Une à une, couche par couche pourrait-on dire, de la plus récente à la plus anc1enne, la suite des lésions secondaires peut être levée pour mettre à jour la lésion primaire. Cette levée des compensations peut permettre l’introduction éventuelle de techniques spécifiques.

Frédéric Zenouda
Ostéopathe DO